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Club des 600. Clément Masson : « J’aimerais finir sur une belle note »

12 Août 2023 10:20   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

 

Capitaine des Pionniers de Chamonix et en route pour une 19ème saison au sein de l’élite du hockey français, le centre de 37 ans Clément Masson s’est ajouté à la petite liste des joueurs ayant dépassé la barre des 600 matchs en Synerglace Ligue Magnus. Après Loïc Lampérier, découvrez à présent notre long entretien avec le natif de Paris, auteur de 517 points dont 157 buts en 628 rencontres dans le championnat de France.

Crédit photo : Les Pionniers de Chamonix


Dès le mois de septembre tu entameras ta 19ème saison en Synerglace Ligue Magnus. Après toutes ces années au haut niveau, qu’est-ce que tu retiens aujourd’hui de l’ensemble de ta carrière ?

Ce que je vais retenir sur l’ensemble de mes saisons, c’est beaucoup d’expériences ! Chaque année est différente. Je retiens les rencontres, que ce soit en termes de supporters, dirigeants, coéquipiers et hockeyeurs. Je prends aussi énormément de plaisir à faire mon travail, c’est un point très important. 

Comment garder la forme sur la durée ?

Pour ma part, je ne suis pas un gros gabarit, donc il a fallu se mettre en condition un peu physiquement. J’ai gardé cette force, du fait que je suis une personne qui ne lâche rien et qui travaille assez dur. Je pense qu’aujourd’hui c’est le secret de cette longévité. J’ai cette tendance à bien faire les choses. Quand je repars pour une saison, je sais que je vais m’y mettre à fond. C’est plus fort que moi, je ne peux pas me dire que je vais y aller « cool ». Il faut que je me donne les moyens afin que ce soit bien fait ! J’ai eu plusieurs surnoms en fonction de mes coéquipiers, des Québécois ou des Français. On me surnommait souvent « le troisième poumon » ou « les trois poumons » (rires). On me le dit encore un petit peu. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un qui court lors de ma préparation, ce n’est pas quelque chose dont je suis fan pour être honnête. Mais je suis tonique, je reste très peu en place. C’est mon tempérament et je pense que ma morphologie m’a construit de cette façon. C’est plus un atout naturel que j’ai eu grâce à mon physique, que par le travail. 

En 2022/2023, tu as passé la barre des 500 points en Synerglace Ligue Magnus. Est-ce que cette statistique est symbolique pour toi ?

Les points sont importants pour certains joueurs, mais me concernant je ne m’en suis pas servi pour signer des contrats. D’un côté c’est une fierté, parce que cela veut dire que je suis utile et que j’ai un rôle offensif, mais ce n’est pas mon objectif principal. Je préfère avoir inscrit zéro point dans un match avec une victoire à l’arrivée, plutôt que de marquer trois buts avec une défaite au coup de sifflet final. 

En termes de nombre de matchs et de statistiques en Synerglace Ligue Magnus, Loïc Lampérier et toi êtes particulièrement proches. Quelle relation avez-vous tous les deux sur la glace bien que vous soyez adversaires ?

Je m’entends très bien avec Loïc. Nous sommes tous les deux capitaines, donc on a cette tendance à parler régulièrement sur la glace. On n’a jamais joué ensemble lors de notre parcours en Synerglace Ligue Magnus, on a plus une relation à distance. Mais ça reste très cordial. Loïc est une superbe personne et ce n’est pas rien de tenir un rôle de capitaine dans un club comme Rouen. Chapeau à lui ! 

Ton histoire avec Chamonix continue, avec une 11ème saison qui se profile en Haute-Savoie. On imagine qu’il y a une véritable histoire d’amour qui s’est créée avec ce club…

Quand je suis arrivé à 18 ans à Chamonix, je suis tombé amoureux de cette ville. C’est le club qui m’a lancé en Synerglace Ligue Magnus, alors que je n’étais pas prédestiné à avoir une carrière de hockeyeur professionnel. Comme je le disais, je retiens tous ces liens qui se sont créés humainement, notamment avec des sponsors, des dirigeants, des fans, etc. Ça restera mon club de cœur. C’est là que je vais finir. Je pense qu’il ne faut pas être trop gourmand. J’ai 37 ans, je vais disputer ma 19ème saison. S’il y en a une 20ème ça sera très bien. C’est le corps qui va aussi décider. J’ai aussi ma femme et mes enfants. J’adore mon travail mais il y a un temps pour tout. Au bout d’un moment il faut savoir s’arrêter et laisser place à la famille. On verra si je vais au-delà de 20 saisons. 

Clément Masson sous le maillot des Pionniers de Chamonix (Crédit photos : Les Pionniers de Chamonix)

Que retiens-tu de ton passage à Angers entre 2017 et 2020 ?

Jouer pour Angers a été une formidable aventure. C’est dans ce club où en termes d’affinités on a pris énormément de plaisir avec des joueurs de ma génération. Angers, c’est aussi un coup de cœur. C’est une ville magnifique, j’ai rencontré des gens magnifiques. J’ai vécu trois belles années là-bas.  

Clément Masson avec les Ducs d’Angers (Crédit photo : Franck Andersson)

Est-ce que tu te souviens de ton premier match en Synerglace Ligue Magnus ?

Je ne sais plus… Je sais que quand je suis arrivé à Chamonix, la saison avait déjà commencé. J’ai signé en cours de route. Idem pour mon premier but, je n’ai aucun souvenir (rires). 

Si tu devais nous faire un top 3 de tes meilleurs souvenirs, quelle sélection ferais-tu ?

Je dirais d’abord la montée en Elite en championnat du monde avec l’équipe de France (ndlr : à Qiqihar en Chine en avril 2007). En deuxième lieu, je citerais la saison dans la nouvelle patinoire des Ducs d’Angers, à l’Angers ICEPARC (ndlr : l’enceinte a été inaugurée en septembre 2019). C’était une transition importante et un moment magique. Je terminerais par la troisième place du championnat de France obtenue avec Chamonix lors de la saison 2011/2012. On était un vrai groupe d’amis avec beaucoup de Français et j’en garde de très bons souvenirs. 

Clément Masson avec les Bleus en 2007 (Crédit photo : Xavier Lainé)

A l’inverse, est-ce qu’il y a des moments que tu souhaiterais effacer ?

Principalement des blessures… Il y a deux trois ans, j’ai fini aux urgences après avoir pris une palette dans l’œil à Amiens. Pendant 15 jours, on ne savait pas si j’allais pouvoir retrouver la vue avec cet œil. C’était un moment assez dur. 

Quels sont les joueurs qui t’ont le plus impressionné, coéquipiers et/ou adversaires ?

Il y en a pas mal ! Par exemple, François Beauchemin m’a énormément impressionné l’année dernière (ndlr : ex-attaquant des Dragons de Rouen détenant le record du nombre de points inscrits en Synerglace Ligue Magnus, avec 77 points dont 27 buts en saison régulière). C’est rare dans le championnat qu’on ait des joueurs aussi complets. C’était un excellent joueur. Quand tu joues contre lui, tu te dis que ça va être dur (rires). J’ai joué avec Kyle Shearer Hardy à Chamonix (ndlr : actuel défenseur des Brûleurs de Loups de Grenoble), c’est un monstre du championnat. On voit la carrière qu’il est en train de réaliser et il fait partie des joueurs de la ligue ayant une longévité. 

François Beauchemin et Kyle Shearer Hardy (Crédit photos : Stéphane Heude/Fabien Baldino)

Y’a-t-il un entraîneur en particulier qui t’a marqué depuis le début de ton aventure dans le championnat de France ?

Le numéro 1 est Sébastien Roujon (ndlr : actuel entraîneur adjoint de l’équipe de France féminine), celui qui m’a formé humainement et sportivement quand j’étais à Viry-Chatillon en mineur. Je le respecte beaucoup, c’est ma référence. En senior j’ai une mention spéciale pour Ari Salo (ndlr : ex-entraîneur des Rapaces de Gap et du Yétis du Mont-Blanc), un des entraîneurs que j’ai vraiment apprécié et avec qui j’ai pris du plaisir. Je n’oublierais pas de mentionner Brennan Sonne (ndlr : entraîneur des Ducs d’Angers entre 2017 et 2021). Grâce à lui j’ai découvert le hockey moderne et professionnel que je n’avais pas connu. 

Sébastien Roujon, Ari Salo et Brennan Sonne (Crédit photos : FFHG/Stéphane Heude/Franck Poitvin)

L’après-carrière, c’est dans un coin de ta tête ?

J’y pense, j’ai d’ailleurs réattaqué une école de manager général. Si je peux rester dans le domaine du sport ça serait génial. Travailler au sein d’un club sportif, mais pas en tant qu’entraîneur. 

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Prendre du plaisir lors de mes deux prochaines saisons, sans blessures (rires), et que je puisse faire une après-carrière comme je le souhaite. Je suis très compétitif, donc j’ai envie de vivre des playoffs, d’aller chercher quelque chose, le plus loin possible. Pourquoi pas une Coupe de France en vivant une finale à l’Accor Arena, ce que je n’ai jamais vécu. J’aimerais finir sur une belle note !


Loïc Lampérier en bref

  • Né le 3 mai 1986
  • Français
  • Attaquant
  • Clubs en France : Chamonix (2005-2007), Mont-Blanc (2007-2009), Villard-de-Lans (2009-2010), Mont-Blanc (2010-2011), Chamonix (2011-2017), Angers (2017-2020), Chamonix (2020 à aujourd’hui)
  • Nombre de matches en Synerglace Ligue Magnus :  (542 en saison régulière et 86 en playoffs), pour un total de 517 points inscrits dont 157 buts

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