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Club des 600. Gary Lévêque : « C’était que du bonheur ! »

03 Août 2021 15:12   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

 

Dans l’histoire du championnat de France élite de hockey sur glace, ils sont six joueurs à totaliser 600 matches ou plus toutes phases confondues. Cet été, nous partons à leur rencontre, avec des interviews qui seront publiées chaque mardi. Après Anthony Mortas et Marc-André Thinel, place au défenseur français Gary Lévêque, qui affiche 603 matches au compteur, répartis entre les clubs de Briançon et Angers.

Crédit photo : Phanto’Graf


Vous faites partie des 6 joueurs à avoir atteint ou dépassé la barre des 600 matches en Synerglace Ligue Magnus, toutes phases confondues. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’est une fierté d’atteindre les 600 matches, encore plus pour un joueur comme moi qui vient d’une petite île comme Saint-Pierre-et-Miquelon. 600 matches de Ligue Magnus, ça prouve que j’ai duré au haut niveau.

Aviez-vous l’espoir d’effectuer autant de saisons à ce niveau lors de votre arrivée en métropole ?

Honnêtement pas du tout ! Quand je suis arrivé en Métropole je pensais revenir sur Saint-Pierre après 10 ans grand maximum… Mais j’ai signé des contrats d’année en année, ça s’est fait naturellement. C’était que du bonheur !

Quel est le secret pour perdurer au plus haut niveau ?

Le secret c’est avant tout être passionné par ce que l’on fait, prendre du plaisir tous les jours en allant à la patinoire. C’est forcément du travail aussi, avec quelques sacrifices. Lorsque tu vois tes amis qui sortent tous les week-ends, toi tu es obligé de te restreindre car tu as soit un déplacement soit un entraînement…

Que ce soit à Briançon ou à Angers vous avez souvent été nommé assistant ou capitaine de l’équipe. Ce sont des rôles qui vous plaisait particulièrement ?

C’est une confiance que les coachs et les joueurs me donnaient. J’ai un fort caractère, et je pense qu’ils appréciaient quand je prenais la parole pendant un entraînement ou un match.  C’est une responsabilité qui me convenait bien. Je voulais transmettre ma motivation. Peut-être que le fait que je sois passionné aidait à faire plus facilement passer les messages.

Après 10 ans à Briançon, vous avez joué 7 ans à Angers. Quelles sont les différences entre ces deux clubs ?

Briançon était considéré comme la petite équipe qui montait tout juste dans le Super 16 à l’époque. Année après année on réussissait à grimper de quelques places jusqu’à gagner des trophées et faire pas mal de finales. Angers était plutôt situé dans le Top 3 ou 4 des meilleures équipes françaises et le défi était de faire perdurer cela, ce qu’on a réussi. La différence c’est ça : une équipe commençait du bas et l’autre était déjà réputée.

Un entraîneur vous-a-t-il particulièrement marqué ou apporté durant votre carrière ?

Luciano Basile. Il m’a beaucoup apporté sur mon jeu défensif et ma régularité. Il m’a fait énormément confiance pendant neuf saisons en tant qu’entraîneur, en me donnant beaucoup de responsabilités. Je lui dois pas mal.

Votre carrière s’est terminée un peu brusquement avec l’arrêt de la saison 2019/2020, on imagine que vous auriez aimé une autre sortie ?

Forcément, au moins aller jusqu’au bout de la saison. En plus on était bien parti, on allait commencer la demi-finale contre Rouen. Avec notre très bel effectif on pouvait espérer passer ce tour-là et ensuite, qui sait, en finale tout peut arriver ! Ce sont des choses qu’on ne peut contrôler. J’en garde quand même un bon souvenir. Ma fin de carrière restera gravée en moi, même si ce n’était pas celle espérée (rires).

S’il ne devait en rester qu’un, quel serait le meilleur souvenir de votre carrière ?

Il y en a plusieurs. Les victoires à l’AccorHotels Arena, notamment celle avec les Diables Rouges en 2010 qui était incroyable, surtout pour une petite ville comme Briançon ! Celle d’Angers aussi où l’on affronte l’une des meilleures équipes, Rouen, devant 12000 spectateurs avec une ambiance incroyable (ndlr : 13 357 spectateurs). On avait fait un super beau match en gagnant 4-0.

À l’inverse, quel moment auriez-vous voulu éviter de vivre lors de toutes ces saisons ?

Il y en a plusieurs aussi (rires). Déjà j’ai eu deux grosses blessures que j’aurais bien voulu ne pas connaître. Et puis, un an après avoir quitté Briançon, j’ai joué la finale des playoffs avec Angers contre mes ex-coéquipiers ! On a perdu au septième match… Celle-ci je l’ai encore en travers ! Je me dis que si j’avais été de l’autre côté, peut-être qu’Angers aurait gagné (rires).

Après votre très belle carrière dans le championnat élite français, quelle est la suite pour vous ? A-t-on des chances de vous revoir près des patinoires ?

Actuellement je travaille à la patinoire mais pas du tout en tant qu’entraîneur. J’aide les jeunes des écoles ou lors de stage de hockey à destination des débutants. Je commence tout juste et on verra par la suite si ça évolue ! Je retournerais certainement en France pour voir les copains sur la glace, mais ça n’ira pas plus loin je pense. 

Comment juges-tu l’évolution de la Synerglace Magnus ?

Le championnat a énormément évolué. Surtout par rapport aux jeunes. Ils sont mieux préparés, beaucoup plus rapides. Il y a beaucoup de suivi désormais, même en hors-glace. Le jeu va de plus en plus vite, il y a plein de bons petits joueurs et des entraîneurs compétents, même s’il y a toujours certains clubs qui sortent du lot avec plus de moyens. Les étrangers arrivent parfois de NHL, KHL ou Liiga, ce qui apporte aussi aux jeunes Français d’ailleurs. Il y a aussi beaucoup plus de matches qu’en Super 16… La Ligue évolue positivement sur plein de points.

Dans quelle patinoire avez-vous préféré évolué ?

C’est compliqué comme question (rires). Elles ont toutes leurs particularités ! J’ai adoré Briançon pour l’ambiance incroyable, avec les fans proches des joueurs. C’est comme un chaudron. À Angers au Haras c’était un peu le même style. La nouvelle est un peu plus professionnelle, avec des fans peut-être moins accessibles. Il y a d’autres équipes avec une ambiance incroyable comme à Épinal ou Grenoble. Bon allez, je tranche, on va dire Briançon !

 

Entretien réalisé le vendredi 23 juillet


Gary Lévêque en bref

  • Né le 25 avril 1981
  • Français
  • Défenseur
  • Clubs en France : Briançon (2002-2012) et Angers (2012-2020)
  • Nombre de matches en Synerglace Ligue Magnus : 603 (487 en saison régulière et 116 en playoffs), pour un total de 112 points inscrits dont 18 buts
  • Palmarès : 2 Coupes de France (2010 avec Briançon, 2014 avec Angers), 1 Coupe de la Ligue (2012 avec Briançon)

 


Les membres du club des 600

  • Sébastien Rohat, 658 matches (Depuis 2002/2003)
  • Christophe Tartari, 653 matches (Depuis 2003/2004)
  • Damien Raux, 604 matches (2002-2020)
  • Gary Lévêque, 603 matches (2002-2020)
  • Marc-André Thinel, 602 matches (2005-2020)
  • Anthony Mortas, 600 matches (1991-2012)