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Club des 600. Damien Raux : « Tellement des bons souvenirs ! »

10 Août 2021 10:00   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

 

Dans l’histoire du championnat de France élite de hockey sur glace, ils sont six joueurs à totaliser 600 matches ou plus toutes phases confondues. Cet été, nous partons à leur rencontre, avec des interviews qui seront publiées chaque mardi. Après Anthony Mortas, Marc-André Thinel, et Gary Lévêque, honneur à Damien Raux. L’ancien international tricolore a disputé 604 rencontres au niveau élite, passant par les clubs de Rouen, Caen, Briançon, Grenoble, Angers, Mulhouse et Gap.

Crédit photo : C.Delaville


Avec 604 matches, vous êtes sur le podium des joueurs ayant joué le plus de matches en Synerglace Ligue Magnus, toutes phases confondues. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Je dois avouer que je n’étais même pas au courant (rires). Je n’ai jamais été un grand fan des statistiques… mais maintenant que je le sais : c’est une fierté !

Vous avez joué avec 7 clubs aux quatre coins de l’Hexagone, qu’est-ce que l’on retient de ces périples ?

Que du positif. Ce n’est pas toujours évident de changer de club mais, avec du recul, je n’ai connu que des belles expériences avec de superbes rencontres que ce soit dans les clubs ou dans les villes.

C’était une volonté de votre part, de connaître plusieurs expériences ?

Pas tout le temps (rires). C’était parfois involontaire, mais accumuler de l’expérience était une de mes envies, oui. Je n’ai jamais voulu rester toute ma carrière dans un seul club. J’ai eu la chance de pouvoir jouer dans beaucoup de bons clubs, ce qui est un gros avantage. On se battait pour le titre, c’est le plus intéressant et motivant ! Je préfère jouer dans une équipe qui joue la gagne qu’une qui se bat pour le maintien, même si ça peut arriver bien sûr.

Avec toutes ces équipes, vous avez joué avec énormément de joueurs, lequel vous a le plus impressionné et pourquoi ?

Jason Krog (ndlr : passé par Rouen lors de la saison 2015-2016) m’a impressionné ne serait-ce que par le professionnalisme qu’il avait pour son âge, proche des 40 ans. En plus il avait un CV dingue et il dégageait de la gentillesse et de la simplicité. D’ailleurs peu importe le CV des joueurs, aucun ne s’est pris pour une star. C’est très agréable ça dans le hockey : pouvoir se sentir à son aise à côté de n’importe qui. J’ai joué avec beaucoup de bons joueurs, et je n’en retire que du bon.

S’il devait n’en rester qu’un, quel serait le meilleur souvenir de votre carrière ?

C’est une colle ça ! Le premier souvenir qui me vient en tête est le titre de champion de France avec Briançon. On avait une super équipe mais on ne faisait pas partie des favoris non plus. C’était un grand bonheur de gagner avec ce statut d’outsider. Mes premiers Mondiaux avec l’équipe de France aussi. C’est dur de n’en retenir qu’un, j’en ai tellement des bons souvenirs !

À l’inverse, quel moment auriez-vous voulu éviter de vivre lors de ces 17 saisons ?

Ma fin de carrière justement, que je n’ai pas choisie ! Je me suis retrouvé du jour au lendemain sans club. Si j’avais su que c’était la fin je l’aurais peut-être préparée autrement. J’aurais aimé faire « mes adieux », en faisant une petite fête entre amis par exemple.

Un entraîneur vous-a-t-il particulièrement marqué ou apporté durant votre carrière ?

Luciano Basile, évidemment ! Je l’ai eu six ans au total, cinq ans à Briançon et un an à Gap. C’est une personne qui essaye de tirer le maximum de ses joueurs. Ce n’est pas un coach qui va te brosser dans le sens du poil, s’il doit gueuler il gueulera (rires), mais il le fait pour tirer le meilleur de toi. J’ai aussi un bon souvenir de Dave Henderson, qui avait un rôle très important. Il a toujours vu l’équipe de France comme une grande famille et faisait en sorte que tout le monde s’entende bien. Et puis il savait de quoi il parlait ! C’était un très bon coach.

En plus de cette belle carrière en SLM, vous avez participé à 11 mondiaux consécutifs avec les Bleus, quel est le secret de cette longévité ?

Toujours faire attention à être le plus professionnel possible, que ce soit aux entraînements ou dans la préparation physique. C’est aussi du sacrifice… Partir moins longtemps en vacances pour t’entraîner par exemple. J’ai essayé de rester sérieux car c’était un objectif de durer longtemps. Je pense que j’ai réussi (rires) !

Après une dernière expérience à Mulhouse, quels sont vos projets dans les prochaines années ?

Je me suis lancé dans une formation de coach sportif. Pour l’instant j’aimerais faire ça, dans le milieu du hockey ou non. Je vais voir s’il y a des clubs qui peuvent potentiellement être intéressés. La préparation physique n’est pas encore la priorité pour certains clubs. Si je peux rester dans le Hockey, où je maitrise le sujet, je le ferais ! Ça serait dommage de tout couper du jour au lendemain.

Dans quelle patinoire avez-vous préféré évoluer durant votre carrière et pourquoi ?

À Rouen les supporters sont incroyables, il y une ferveur populaire géniale. L’année où on jouait la finale à Briançon, il y avait une ambiance de folie aussi. En France, ce sont les deux patinoires où j’ai préféré évoluer. Avec l’équipe de France j’en ai fait des belles aussi… Prague est magnifique, Berne aussi quand on a joué contre la Suisse avec un public entier contre nous. Il y a des patinoires bien plus grosses et belles mais ce n’est pas ce qui compte. Mieux vaut avoir une patinoire de 2 000 places pleine qu’une de 15 000 remplie de 3 000 personnes, comme on a parfois vu en CHL. Autant jouer dans une patinoire publique (rires) !

Entretien réalisé le jeudi 15 juillet


Damien Raux en bref

  • Né le 03 novembre 1984
  • Français
  • Attaquant puis Défenseur
  • Clubs en France : Rouen (2002-2004, 2006-2007 et 2015-2017), Chamonix (2004-2005), Caen (2005-2006), Briançon (2007-2011 et 2013-2015), Grenoble (2011), Angers (2011-2012), Mulhouse (2012-2013 et 2018-2020), Gap (2017-2018)
  • Nombre de matches en Synerglace Ligue Magnus : 604 (473 en saison régulière et 131 en playoffs), pour un total de 359 points inscrits dont 123 buts
  • Palmarès : 3 Coupes Magnus (2003 et 2016 avec Rouen, 2013 avec Briançon), 2 Coupes de France (2010 avec Briançon, 2016 avec Rouen), 1 Continental Cup (2016 avec Rouen)

 


Les membres du club des 600

  • Sébastien Rohat, 658 matches (Depuis 2002/2003)
  • Christophe Tartari, 653 matches (Depuis 2003/2004)
  • Damien Raux, 604 matches (2002-2020)
  • Gary Lévêque, 603 matches (2002-2020)
  • Marc-André Thinel, 602 matches (2005-2020)
  • Anthony Mortas, 600 matches (1991-2012)