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Club des 600. Christophe Tartari : « J’ai vraiment eu de la chance ! »

17 Août 2021 13:00   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

 

Dans l’histoire du championnat de France élite de hockey sur glace, ils sont six joueurs à totaliser 600 matches ou plus toutes phases confondues. Cet été, nous partons à leur rencontre, avec des interviews qui sont publiées chaque mardi. Après Anthony Mortas, Marc-André Thinel, Gary Lévêque et Damien Raux, honneur à Christophe Tartari. Le numéro 73 a disputé 653 rencontres au niveau élite avec Grenoble.

Crédit photo : Fabien Baldino 


Avec 653 matches, vous êtes le 2ème joueur ayant joué le plus de matches en Synerglace Ligue Magnus, toutes phases confondues. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’est une grande fierté ! C’est énorme. On se dit que ça fait beaucoup de matches (rires). En plus j’ai commencé avec des saisons à 26 rencontres donc forcément moins de match que les générations actuelles. Quand j’ai commencé et que je voyais les joueurs un peu plus vieux je me disais que c’était si loin… et finalement c’est allé vite ! C’est une fierté d’avoir vécu aussi longtemps dans le Hockey, dans des équipes toujours au top.

Bientôt la vingtième saison avec Grenoble, on se pose forcément une question : mais où va s’arrêter Christophe Tartari ?

Ce n’est pas officiel mais cette saison pourrait être ma dernière. J’ai envie de profiter à fond, de retrouver la compétition, les supporters aussi. Je veux me sentir en forme physiquement pour vivre pleinement ma fin de carrière.

 Comment faites-vous pour vous protéger mais aussi préserver votre corps durant toutes ces années ?

Ça se ne voit pas forcément mais j’ai quand même bien ramassé ! Au début de ma carrière je n’avais pas la meilleure hygiène de vie, avec pas mal de blessures… Avec le temps, on évolue forcément, notamment avec la vie familiale et les loisirs qui changent. Quand on est plus vieux c’est important d’être rigoureux dans sa préparation, de faire attention à son corps et de bien s’échauffer. L’expérience rentre aussi en compte je pense, en anticipant le jeu différemment. Je ne suis pas le plus rapide ni le plus physique, mais je vais jouer sur d’autres choses. Aujourd’hui, j’ai une meilleure capacité d’adaptation. Quand on a de l’expérience on sait sur quelle situation on est performant ou non. À toi de faire en sorte de te retrouver le plus possible dans une situation favorable.

 Vous avez toujours joué pour Grenoble. C’était une volonté de votre part de faire toute votre carrière dans un seul club ?

Pourquoi quitter un club que l’on adore ? Je suis de Grenoble, j’aime la ville, j’y ai ma famille et mes amis. J’ai eu des contacts avec des clubs français mais après réflexion je ne me voyais pas jouer contre Grenoble en championnat. Des clubs étrangers se sont aussi montrés intéressés, mais c’est tombé à des moments où je ne voulais pas forcément partir. C’est un « tout » qui a fait que je suis toujours resté.

Votre ex-coéquipier Sébastien Rohat affiche 5 matches de plus au compteur, était-ce un sujet de discussion entre vous ?

On en rigolait oui ! On a été utilisé en attaque et en défense tous les deux, c’était assez drôle de voir qu’on avait des profils similaires. Quand on était sur la même ligne on ne faisait que de se charrier, en se disant qu’à nous deux c’était 70 ans sur la même paire en défense (rires) !

À 17 ans, vous avez effectué vos débuts avec les Brûleurs de Loups, quels souvenirs conservez-vous de ce moment ?

Je me rappelle que je voyais les joueurs de 29-30 ans comme des vieux… aujourd’hui je me dis que je dois être un dinosaure pour les jeunes ! C’est marrant de se retrouver de l’autre côté. Je suis plutôt jeune dans ma tête encore donc peut-être que ça se voit moins.

S’il ne devait en rester qu’un, quel serait le meilleur souvenir de votre carrière ?

Jouer pour Grenoble (rires) ! Je me suis imposé dans cette ville et ce club-là, c’est ma grande chance. J’ai eu une équipe compétitive durant la majorité de ma carrière et j’ai pu remporter plusieurs trophées. Ce que je retiens principalement ce sont les victoires collectives. Arriver ensemble au Graal après des sacrifices, ce partage avec les copains, le public aussi… Je me rends compte que j’ai vraiment eu de la chance. Certains jouent toute une carrière sans jamais goûter à ces joies collectives.

À l’inverse, quel moment auriez-vous voulu éviter de vivre lors de ces 19 saisons ?

C’est difficile d’en ressortir car pour moi tout fait partie du processus. Si je suis là où j’en suis aujourd’hui, c’est grâce aux bons et mauvais souvenirs. On a eu des années un peu plus dures avec des saisons stoppées au début des playoffs. J’ai eu une blessure à la clavicule aussi… Mais même ça, avec le recul je ne le vois pas comme un mauvais souvenir. Ça m’a construit.

Un entraîneur vous-a-t-il particulièrement marqué ou apporté durant votre carrière ?

Tous les entraîneurs t’apportent quelque chose, car le changement te remet en question et crée un nouveau challenge à chaque fois. Sûrement Mats Lusth, un coach suédois (ndlr : passé par Grenoble en 2007 et 2010), qui est arrivé avec une mentalité très dure. Il nous a fait travailler très fort, notamment sur des aspects fondamentaux du hockey. Moi par exemple il m’a permis d’améliorer considérablement mon jeu défensif et d’être plus complet dans le jeu pour pouvoir être utile dans plusieurs situations. Il a su nous développer sur le plan psychologique aussi, sur le dépassement de soi notamment. Et on a gagné 4 titres… Pour toutes ces raisons, je réponds Mats Lusth !

Comment la Ligue Magnus a-t-elle évolué depuis vos débuts en 2002 ?

Quand j’ai commencé, ça jouait à trois lignes, le jeu était moins physique et moins rapide. On pouvait s’en sortir avec moins d’entraînements et moins de préparation. Aujourd’hui il faut être au top, notamment avec l’augmentation du nombre de matchs. La ligue s’est professionnalisée. Les jeunes arrivent avec beaucoup d’envie, de hargne et de talent. C’est plus homogène aussi. Avant il n’y avait que quatre équipes vraiment au-dessus, donc on se retrouvait facilement en demi-finale même avec une saison mitigée. Les joueurs français sont meilleurs aussi. On le voit car on a des internationaux qui reviennent, ce qui participe à augmenter le niveau du championnat. Pour aller encore plus haut on a besoin de plus de médiatisation. L’arrivée de Sport en France montre qu’il y a une volonté de continuer à développer le sport, c’est positif. On va dans le bon sens.

 Dans quelle patinoire as-tu préféré évoluer et pourquoi ?

Il y a Los Angeles, quand j’ai failli partir aux Kings… Non je plaisante (rires) ! Forcément c’est Grenoble. J’ai tout vécu ici : mes premiers matches, des titres, des émotions, des défaites en finale… La patinoire est chargée d’histoire pour moi, d’autant plus qu’elle est arrivée seulement un an avant moi ! C’est pour moi la plus belle de France. En plus comme je suis d’ici, je connais la plupart des gens présents, que ce soient les supporters ou les partenaires. Ma famille est dans les gradins aussi. J’ai de la chance.


Christophe Tartari en bref

  • Né le 03 décembre 1984
  • Français
  • Défenseur puis Attaquant
  • Clubs en France : Grenoble (Depuis 2002)
  • Nombre de matches en Synerglace Ligue Magnus : 653 (497 en saison régulière et 156 en playoffs), pour un total de 361 points inscrits dont 116 buts
  • Palmarès : 3 Coupes Magnus (2007, 2009 et 2019), 3 Coupes de France (2008, 2009 et 2017), 4 Coupes de la Ligue Magnus (2007, 2009, 2011 et 2015)

 


Les membres du club des 600