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Rétro. La Coupe Magnus fête ses 30 ans (3/4)

24 Mar 2016 09:30   /   ACTUALITÉS

Les frères Rozenthal sont entrés dans la légende du hockey français en soulevant, ensemble, la Coupe Magnus avec les Gothiques d’Amiens en 1999. Habitués de l’Équipe de France pendant plus d’une décennie, c’est à l’écart des glaces que les jumeaux transmettent aujourd’hui leur expérience aux nouvelles générations. Rencontre avec ces ambassadeurs du hockey français au palmarès exceptionnel.

Frères Rozenthal : « La Coupe Magnus ? C’est notre Coupe Stanley ! »

FFHG : Que représente la Coupe Magnus pour vous ?

François Rozenthal : Cela représente beaucoup en terme d’émotions. À la fin de ta carrière, ce sont les seules choses que tu retiens. J’ai eu l’occasion de soulever deux fois la Coupe et c’est vraiment un honneur quand j’y repense encore aujourd’hui.

Maurice Rozenthal : Elle a l’aspect d’une Coupe Stanley. C’est notre Coupe Stanley ! La Coupe Magnus c’est vraiment devenu un symbole au fil des années. Pouvoir la porter en fin de saison c’était une immense fierté. Ça récompense tous les efforts déployés durant la saison.
 

Quel est votre meilleur souvenir dans le championnat français ?

FR : C’était mon premier titre en 1999. Ça a une saveur particulière. Déjà soulever la Coupe Magnus avec mon frère c’était incroyable. Et on avait une équipe avec beaucoup de talents. J’étais jeune au sein d’une équipe très expérimentée aux côtés d’Antoine Richer ou Pierre Pousse. On n’était pas favoris et on arrive à se sublimer lors des phases finales. Je repense à l’adrénaline : cette sensation d’être dans une bulle. C’est une sensation qui me manque depuis que j’ai arrêté le hockey.

MR : Le titre avec Amiens ça reste singulier. Il y avait une vraie attente du public amiénois et c’est quelque chose que l’on n’oubliera jamais ! Je garde aussi en mémoire mes débuts en Ligue Magnus face à des grandes équipes du championnat français telles que Rouen ou Brest. Avec les Flammes bleues de Reims en 1995, j’ai pu jouer face à des joueurs de renom, dont Claude Verret, passé par la NHL ! Il y avait déjà à l’époque un très bon niveau de hockey dans le championnat français nous étions à la lutte pour le podium.
 

D’ailleurs quel joueur vous a le plus marqué sur les glaces de l’Hexagone ?

FR : Philippe Bozon incontestablement ! Déjà pour ce qu’il représentait. C’était un symbole pour le hockey français. Quand il est revenu de St Louis, il a intégré le championnat en cours de route. En 1995 c’était différent d’aujourd’hui : nous n’avions pas autant accès aux vidéos. À l’époque c’était compliqué de suivre la NHL.  Quand il est revenu en France c’était impressionnant : on l’appelait Monsieur Bozon ! Il y a énormément de respect pour tout ce qu’il a accompli.

MR : Reimprecht c’était un exemple sur et en dehors de la glace. Il est le meilleur joueur avec lequel j’ai pu évoluer. C’était un joueur technique qui évoluait sur les trois premiers trios d’une équipe de NHL. Lors de sa venue en 2004, le club de Mulhouse avait mis en place un casque d’or pour le meilleur pointeur et lui avait décidé de ne pas le porter. Steven avait un statut à part dans le vestiaire et il donnait l’exemple. Il restait très humble. Je pense aussi à Christian Pouget, Stéphane Barin, Arnaud Briand…  ce sont des joueurs qui ont marqué le championnat et qui ont porté les couleurs de la France en sélection nationale.
 

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la Ligue Magnus ?

FR : Aujourd’hui le jeu est beaucoup plus fluide. Il y a eu des évolutions dans les règlements qui ont favorisé ces changements. La suppression du hors-jeu de passe, et plus récemment avec le dégagement hybride. Ce sont des mesures qui ont favorisé le jeu rapide. Quand je vais voir des matches aujourd’hui j’ai du mal à me rendre compte que j’étais à leur place il y a quelques années ! (rires)

MR : Je pense que le niveau est très élevé. C’est difficile de comparer, car je vois moins de matches. Mais il y a des clubs historiques qui restent dans le haut du tableau, d’autres qui émergent. Là où je ressens la différence c’est au niveau physique. Le championnat est de plus en plus professionnel et les joueurs sont mieux préparés.
 

D’ailleurs que va apporter selon vous la réforme de la Ligue Magnus ? (passage à 12 clubs, phase régulière en double aller-retour)

FR : C’est une excellente nouvelle pour nos jeunes Français ! Cette mesure va favoriser l’éclosion de jeunes talents en France qui vont gagner du temps de jeu supplémentaire. Ce n’est que du positif !

MR : Cela va rajouter de l’intensité dans le championnat et ça va exacerber certaines rivalités. Nous allons avoir non pas deux, mais quatre derbys Rouen-Amiens en saison régulière ! Et ça va accroître encore un peu plus la légitimité du champion : il faudra vraiment être solide pour aller au bout !
 

Le hockey vous manque-t-il aujourd’hui ?

FR : La glace ne me manque pas, car on a un club de veilles crosses à Dunkerque et on essaye de se retrouver tous les mois. Pour moi c’est important de garder ce caractère exceptionnel de monter sur la glace. Quand j’étais joueur aller à l’entraînement ça me rendait euphorique et j’avais envie de me donner à 200% parce que j’étais conscient du côté exceptionnel que ça avait de pratiquer ce sport. Je me sentais privilégié.

MR : Comme dit François, on a réussi à tourner la page même si je prends toujours autant de plaisir à voir les matches. Le seul aspect qui me manque c’est l’ambiance qui règne autour d’un vestiaire de hockey et ce qu’on peut y vivre. Peut-être qu’un jour ça me manquera. J’ai l’occasion de revoir mes amis pour fêter un jubilé. On se voit rarement mais quand nous nous revoyons ce sont des moments privilégiés et on profite vraiment.
 

Comment imaginez-vous la Ligue Magnus dans 10 ans ?

FR : J’imagine qu’elle sera une Ligue reconnue pour ce qu’elle est. Dans toutes les villes ou il y a une équipe de hockey en Ligue Magnus on s’aperçoit que ça fonctionne. Les affluences sont au rendez-vous, il y a un suivi médiatique local conséquent. C’est un sport populaire le hockey ! Il y a de beaux projets d’Arena qui voient le jour (Angers, Dunkerque) qui s’ajoutent aux infrastructures actuelles. Pourquoi pas voir le hockey dans 10 ans au même niveau qu’il est pratiqué en Allemagne ? Le Championnat du Monde 2017 l’an prochain à Paris sera une échéance importante pour le hockey français !


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