Logo de ticket - TV

Club des 600. Kévin Dusseau : « J’espère continuer quelques années »

24 Juil 2024 10:18   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

Kévin Dusseau

 

Au terme d’une brillante saison avec les Boxers de Bordeaux, Kévin Dusseau a intégré le cercle très restreint des joueurs à plus de 600 matchs en Synerglace Ligue Magnus. L’imposant défenseur a accumulé 189 points – dont 57 buts – en 14 saisons.

Crédit photo : Loïc Cousin Photographie


La saison 2024-2025 sera ta 15ème en Synerglace Ligue Magnus. C’est un chiffre symbolique après avoir atteint la barre elle aussi symbolique des 600 matchs de championnat… Qu’est-ce que ça représente ?

Je n’y pense pas trop, je joue saison après saison. C’est un plaisir de pouvoir être encore là, toujours dans une équipe compétitive pour pouvoir aller chercher des titres. J’espère continuer quelques années.

Tu as découvert l’élite française en 2010, tu as dû connaître de grands moments dans ta carrière, que retiens-tu ?

Lorsque j’ai gagné mon premier titre avec Rouen, ma première Coupe Magnus (ndlr : saison 2017-2018). C’était un grand moment. J’ai vécu de bons moments dans tous les clubs dans lesquels je suis passé. Il y a de belles rencontres, que ce soit avec les joueurs ou les supporters. Ce sont toujours des moments agréables, il y a beaucoup de bons souvenirs.

Kévin Dusseau et la Coupe Magnus en 2018

Y a-t-il des moments que tu voudrais au contraire oublier ?

Pas forcément oublier. Les moins bons moments m’ont permis de rebondir les saisons suivantes et d’engranger de l’expérience pour la suite.

Quinze ans au plus haut niveau, ça use non ? Comment on garde la forme sur la durée ?

Il faut être bien physiquement, bien dans sa tête. Le soutien de nos familles est important. Il faut prendre soin de son corps quand c’est nécessaire et être capable de laisser un peu de lest lorsqu’on en a besoin.

Les hockeyeurs ont souvent les bougeotte, tu ne fais pas vraiment exception avec des changements de club tous les deux ou trois ans, tu n’as jamais eu envie de t’inscrire véritablement sur le long terme dans un projet ?

Si, il y a eu des moments où j’en ai eu envie mais j’ai fait des choix. Soit j’ai décidé de quitter le club soit je n’entrais plus dans les plans de l’équipe pour la saison suivante. Quand c’est comme ça, on cherche ailleurs. Mais ça permet aussi de découvrir de nouveaux endroits.

Le seul club dans lequel tu es passé deux fois, en Synerglace Ligue Magnus, c’est Bordeaux. Pourquoi Bordeaux ?

C’est un club dans lequel je me sens bien. Les personnes sont sympathiques. Il y a un bon groupe. C’est une ville qu’on a beaucoup appréciée lors de notre premier passage (ndlr : 2015 à 2017).

Kévin Dusseau avec les Boxers de Bordeaux (crédit photo : JML Photo)

Un autre joueur a atteint les 600 matchs dans l’élite cette saison, c’est Nicolas Arrossamena. Vous avez joué ensemble au début de votre carrière, à Grenoble, durant deux saisons. Quelle relation entretiens-tu avec lui ?

On avait une très bonne relation à Grenoble (ndlr : entre 2011 et 2013). On habitait l’un à côté de l’autre, on passait beaucoup de temps ensemble. Il a un an de plus que moi donc on est de la même génération. On s’est toujours suivis et on s’est toujours très bien entendus.

En quinze ans de carrière, tu as vu passer du monde, quels joueurs t’ont marqué ?

Parmi les joueurs étrangers, il y a eu Marc-André Thinel, un joueur incroyable, avec qui j’ai eu la chance de jouer à la fin de sa carrière (ndlr : entre 2017 et 2020). C’est difficile de nommer seulement un ou deux joueur(s). Je retiens aussi les bons joueurs avec lesquels j’ai commencé. Quand je suis arrivé à Briançon en 2010, il y avait de bons vétérans comme Viktor Szélig ou Terglav. Ils m’ont beaucoup aidé au début et m’ont permis d’apprendre pas mal de petites choses.

Kévin Dusseau et Marc-André Thinel avec les Dragons de Rouen (crédit photo : Stéphane Heude)

Et au niveau des entraîneurs ?

Je n’ai pas toujours compris tout de suite ce qu’ils me demandaient ou la façon dont je devais jouer. Avec le temps et l’expérience, on comprend un peu mieux les attentes du coach. Chaque entraîneur a façonné quelque chose en moi, m’a permis de progresser sur plusieurs aspects de mon jeu.

Te souviens-tu de ton premier match en Synerglace Ligue Magnus ?

C’était avec Briançon, à Angers (ndlr : le 18/09/2010). Je m’en souviens parce que j’avais marqué deux buts ce jour-là. C’était un très bon moment.

C’est fou de signer un doublé dès ses débuts…

Quand on arrive en Magnus, on a l’excitation, on n’a aucune appréhension. On joue, on s’éclate. J’ai eu les opportunités puis c’est rentré.

Kévin Dusseau lors de ses débuts avec Briançon (Crédit photo : Nicolas Fradin)

Qu’est-ce qui a évolué en Synerglace Ligue Magnus depuis tes débuts ?

Le nombre de matchs a évolué. On est passé de 26 à 44. C’est un gros changement, mais c’était nécessaire. Les joueurs étrangers sont meilleurs que lorsque j’ai débuté. À l’époque, on voyait une vraie différence entre les imports des équipes de haut de tableau et celles du bas de tableau. Aujourd’hui c’est un peu plus équilibré. Avec le passage à quatre lignes, on a plus de Français et leur niveau a augmenté. Ainsi, le niveau du championnat a fait de même.

Penses-tu déjà à l’après-carrière ou comptes-tu nous faire une Aimonetto ou une Favarin ?

Je n’y pense pas trop. Lorsque je jouais à Rouen entre , j’ai obtenu mon BP JEPS, pour être préparateur physique. Donc j’ai quelque chose pour la suite. Pour le moment, je ne me pose pas la question de savoir quand je vais arrêter. Tant que mon corps répond présent, je continue.

Si tu devais nous faire le six partant avec les meilleurs joueurs avec lesquels t’as évolué, ça donnerait quoi ?

Ce n’est pas facile… (rires) Je dirais Marc-André Thinel. Alex Aleardi. Lors de mes deux saisons à Grenoble, Baptiste Amar m’a beaucoup apporté grâce à son expérience. Dans la cage, je mettrais Matija Pintaric. En défense, Chad Langlais. Enfin, Sacha Treille. Je n’ai jamais eu la chance de jouer avec lui en club mais pour avoir été avec lui en équipe de France, je trouve que c’est un joueur très complet.

Kévin Dusseau et Baptiste Amar à Grenoble / Kévin Dusseau et Matija Pintaric à Rouen (Crédits photos : Alex Berthet / Stéphane Heude)

Questions pêle-mêle

Ton meilleur match en Magnus ?

Je n’ai pas forcément un match précis en tête mais plutôt des séries en playoffs, comme en 2017-2018 avec Rouen ou en 2023-2024 avec Bordeaux.

Ton pire match en Magnus ?

Souvent on oublie ces matchs-là. On fait tout pour ne pas s’en rappeler. Je n’ai pas de souvenir en Synerglace Ligue Magnus mais j’en ai en Coupe de France. Lors de la saison 2011-2012 avec Grenoble, on se fait éliminer 6-1 par Montpellier (ndlr : D1). On n’était pas du tout présents.

Ta meilleure saison ?

Ma deuxième saison à Rouen (ndlr : 2018-2019) parce que ça ne s’était pas très bien fini à Bordeaux, notamment avec le coach de l’époque. Ce départ pour les Dragons représentait un nouveau défi. D’entrée, on finit champion. L’année suivante, j’ai réussi à franchir un cap en étant plus régulier et en élevant mon niveau de jeu sur l’ensemble de la saison. Ça a été une saison complète.

Kévin Dusseau avec les Dragons de Rouen lors de la saison 2018-2019 (Crédit photo : Stéphane Heude)

Ta pire saison ?

La dernière année à Bordeaux (ndlr : 2016-2017), lors de mon premier passage. C’était compliqué en termes de niveau de jeu et d’entente avec le coach.

Ton plus beau geste défensif ?

En finale contre Grenoble, lors de ma première saison à Rouen (ndlr : 2017-2018). Matija Pintaric était sorti de sa cage, un joueur des Brûleurs de Loups avait le but ouvert et j’avais intercepté le palet juste avant la ligne. On a remporté la finale 4-0.

Ton plus beau but ?

Il n’y en a pas beaucoup… (rires) Avec Angers, nous étions menés 0-3 par Chamonix (ndlr : le 18/01/2022) et je marque le but du 3-3 en tirant de la ligne bleue. Ça fait barre rentrante.

Kévin Dusseau marque le troisième but angevin, contre Chamonix, le 18/01/2022 (crédit vidéo : Fanseat)

Ton plus beau souvenir ?

Je dirais qu’il y en a plusieurs. Quand on gagne des trophées, c’est incroyable. Lorsqu’on réalise une saison comme celle-ci avec Bordeaux (ndlr : 2023-2024), ce sont des souvenirs collectifs incroyables. On bat Marseille au septième match, ensuite on bat Grenoble en demi-finale en étant outsiders. Ce sont de très bons souvenirs aussi, même s’ils sont différents.

Le joueur avec lequel tu as formé la meilleure paire défensive ?

Avec Chad Langlais (ndlr : à Rouen, entre 2017 et 2020). On se complétait très bien sur la glace. Chad est offensif et moi plutôt défensif. On s’appréciait vraiment. On passait notre temps libre ensemble. Nos deux aînés ont le même âge donc ils s’entendaient super bien, ils étaient à l’école ensemble.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Que je puisse jouer le plus longtemps possible à mon meilleur niveau.

Pourrais-tu donc jouer un jour sous les ordres de ton père ?

Pourquoi pas ! Avant de finir ma carrière, ça serait beau de terminer une saison avec lui.


Kévin Dusseau en bref

  • Né le 24 juillet 1991
  • Français
  • Défenseur
  • Clubs en France (uniquement Synerglace Ligue Magnus) : Briançon (2010-2011), Grenoble (2011-2013), Amiens (2013-2015), Bordeaux (2015-2017), Rouen (2017-2020), Angers (2020-2023) et Bordeaux (2023 à maintenant)
  • Nombre de matches en Synerglace Ligue Magnus : 605 (465 en saison régulière et 140 en playoffs), pour un total de 189 points inscrits dont 57 buts

Les interviews des membres du club des 600